Nouvelles banques en ligne arrivant sur le marché, politique suicidaire des taux bas de la BCE, modèle économique des banques en ligne à revoir

Alors qu’Orange bank, un concurrent de taille, devrait maintenant débarquer cet été, ING Direct n’en finit plus de subir des déconvenues. Après avoir été le leader incontesté de l’épargne en ligne, durant les années fastes, de taux élevé, la chute vertigineuse des taux l’a poussé dans ses retranchements. Le Livret Epargne Orange, élevé au rang de super livret par le monde financier, n’est plus que l’ombre de lui-même. Avec un taux de base bien peu appétissant de 0.20% brut, difficile de séduire des dizaines de milliers de nouveaux clients par mois, comme dans les années 2002-2005. La politique monétaire de la BCE aura donc, comme en Allemagne, torpillé le meilleur du secteur de l’épargne en France.

Avec le lancement du compte courant, ING Direct espérait bien connaître le même succès fulgurant qu’aux Etats-Unis. C’était oublier qu’en France, les clients ne changent pas de banque aussi facilement que dans les pays anglo-saxons. Loin de là. Bilan, le nombre de clients compte courant n’a pas progressé aussi fortement que le modèle économique d’une banque en ligne l’impose. Et les coûts eux, sont bien là.

Modèle économique des banques en ligne en cause ?

ING Direct n’est pas la seule banque en ligne à batailler avec son modèle économique. La botte secrète était d’effectuer des ventes croisées sur la base de ses clients équipés de comptes courants, dont le niveau des frais ne permettent évidemment pas, à eux seuls, de faire vivre l’entreprise. Mais en période de taux si bas, bien difficile de vendre le moindre placement aux clients. Si l’assurance-vie ING Direct Vie reste un placement reconnu pour sa qualité, le Livret Epargne Orange a trop baissé. Le crédit immobilier a bien fonctionné, mais reste un marché de niche. Du côté des comptes-titres, rien n’a jamais vraiment décollé.

Un recentrage des ressources devient alors nécessaire, réduction des coûts oblige. Et c’est le drame... Des emails de licenciement envoyés par erreur, mais un vrai projet de plan social.

Des salariés d’ING Direct virés par mail par leparisien

Selon les propose recueillis par Le Parisien TV, le membre de la direction des ressources humaines d’ING Direct a répondu uniquement par courriel. Etait-ce bien lui ? « Nous comprenons que ce message ait suscité beaucoup d’émotions parmi les salariés », indique-t-on cependant chez ING. Avant de préciser : « Il s’agit d’une erreur d’envoi de la part d’un collaborateur qui ne fait pas partie du comité de direction. »

Recentrage d’une partie des effectifs sur Paris

70 suppression de postes sont concernés. Les deux agences de Lyon et Paris, ainsi que les postes de chargé de clientèle à Reims, au centre d’appels, dont la fermeture est prévue. La direction indique que 25 postes seront créés sur un site parisien.