Cognac, armagnac, whisky, gin... Les spiritueux trinquent également avec l’envolée des prix du verre, des céréales (+30%) et de l’alcool (+60%)

Aucun secteur n’échappe donc à cette flambée des prix. Même pour les spiritueux, dont les prix des matières premières ont explosé... Après une reprise salvatrice depuis la crise Covid, les incertitudes sur l’avenir sont déjà de retour.

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Les ménages ne sont pas les seuls à voir les prix grimper, l’inflation touche tous les secteurs de l’économie ! Ainsi, le secteur des spiritueux voit également ses factures de matières premières grimper ! Et pas seulement d’un peu !

Les spiritueux français connaissent une éclaircie mais la reprise reste incertaine

Après un recul des ventes en 2020 en France, les spiritueux français ont retrouvé des couleurs en 2021 avec la réouverture du CHR en mai et surtout grâce à la reprise des exportations (+12,4% en volume) sur le second semestre. Les fondamentaux sont restés fragiles en France avec une consommation domestique atone (volume en baisse de -0,07% en GMS) et des hausses de coûts de production depuis déjà une année.

Un marché national où les ventes de spiritueux ne retrouvent pas leur niveau d’avant-crise

En 2021, les ventes de spiritueux ne retrouvent pas leur niveau d’avant-crise sur un marché national instable. Les ventes, en augmentation de 2% en valeur, représentent 5,2 milliards € TTC dans la grande distribution. Les ventes en volume sont en légère régression en GMS (-0,07%) portées par les liqueurs (+5,04%) et les alcools blancs (+7%). Les catégories en progression développent l’aromatisation. En revanche, le bio et le sans alcool ne sont pas plébiscités par les consommateurs. L’activité en CHR connaît seulement 5 mois d’activité normale à cause des contraintes sanitaires et assume une perte de 14,7% de lieux de consommation. Ainsi le secteur
récupère des volumes (+25%), mais il est encore loin du niveau de 2019 (-31,6%). Dans les cafés-hôtels restaurants, les catégories de spiritueux qui progressent le plus sont les alcools blancs (+52,8%), les rhums (+29,4%), les amers blonds (+28,1%), les liqueurs et crèmes de fruits (+20,8%).

À l’export, l’activité repart mais reste incertaine

En 2021, les exportations de spiritueux représentent 4,9 milliards d’euros, correspondant à l’expédition de 54,5 millions de caisses de 12 bouteilles, ou 458 millions de litres, soit +12,4% en volume. Tandis que le cognac confirme sa performance (+16,4%), les liqueurs (+37,5%) et les autres eaux-de-vie de vins (+12,6%) contribuent largement à la croissance des exportations en volume. L’Amérique du Nord (44%) et l’Asie (29%) concentrent à elles deux 73% en valeur des exportations françaises de ces produits reconnus dans le monde entier. Cette reprise se traduit par un solde des échanges de 14,2 milliards d’euros (+29%) et positionne les vins et spiritueux à la 2e place des excédents commerciaux français [1].

Une reprise fragile

En plus de difficultés d’approvisionnement inédites, les coûts de production - qui avaient déjà largement progressé en 2021 - ont également connu une hausse généralisée, soudaine et spectaculaire à partir de février 2022 : entre +13% et +60% pour le verre ; +50% pour le blé et le gaz ; entre +20% et +60% pour l’alcool. Or ce renchérissement n’a pas été intégré aux négociations commerciales de début d’année avec la grande distribution, ce qui a porté préjudice à un secteur composé de 90% de TPE et PME. Le secteur s’attend
à une fin d’année difficile, en raison de potentielles restrictions d’accès au gaz, aux bouteilles en verre ou aux matières agricoles et à une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui pourrait annuler l’effet positif de 2021.
À la pression internationale sur les coûts de production des spiritueux s’ajoute la pression fiscale, puisque les taxes sur les spiritueux sont réévaluées chaque année du niveau de l’inflation. Avec 73% des recettes fiscales pour seulement 24% des volumes d’alcool pur mis à la consommation en France, la filière subit la fiscalité la plus forte des boissons alcoolisées. Dans un contexte économique difficile, la compétitivité des entreprises du secteur s’érode d’année en année.

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