Crise de la dette / remontée des taux : baisser les impôts serait une mauvaise idée alerte la Banque de France

La France est lourdement endettée. La remontée des taux d’intérêts va redevenir un sujet, une hausse de 100 points de base, c’est 40 milliards d’euros a régler chaque année en plus. La Banque de France tient à ce que le nouveau gouvernement ne l’oublie pas.

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La promesse de 15 milliards de baisse d’impôt ?
Le Président Macron se fait déjà tirer l’oreille par la Banque de France. Le gouverneur de la banque centrale, François Villeroy de Galhau a mis en garde mardi contre la remontée à venir des taux et du coût de la dette. Il recommande de compresser fortement la croissance des dépenses publiques, mais aussi d’éviter toute réduction d’impôts.


Le président réélu prévoit pourtant 15 milliards de mesures fiscales nouvelles. «  Nous devons cesser de repousser la consolidation budgétaire aux calendes grecques », a plaidé François Villeroy de Galhau devant le Haut conseil des finances publiques.

Hausse du coût de la dette

Si la crise sanitaire, et sa dette engendrée, pourra être écartée, il reste toujours la dette d’avant. Rappelez-vous le drame de la crise de dette. Avec la remontée des taux d’intérêts ce sujet va revenir sur le devant de la scène plus vitre que prévu. Le banquier central a bien rappelé qu’il ne fallait pas tout mélanger. Les milliards d’euros avancés durant la crise sanitaire sont une chose, mais la dette historique du pays est toujours là. Évoquant ainsi la confusion dans les esprits : « La dette serait devenue sans limite et sans coût », résume le banquier central.

160% de hausse de taux en quelques mois

La hausse des taux a débuté en novembre 2021. Avec des taux pour l’obligation à 10 ans (OAT) passés de 0,1 % à 1,6 % en moins d’un an. « Chaque 1 % de hausse des taux d’intérêt représente donc à terme un coût annuel supplémentaire de près de 40 milliards d’euros, soit presque le budget actuel de la Défense », rappelle-t-il.

(c) FranceTransactions.com

Limite à l’endettement

Le gouverneur de la Banque de France y voit une raison supplémentaire pour poser une limite à un endettement déjà conséquent avant la crise du Covid, et qui aura grimpé de 16 points de PIB supplémentaires (113,5 % fin 2021) à sa suite. Un niveau problématique au vu des futures crises économiques qui ne manqueront pas de survenir dans le futur, mais aussi du fait des besoins d’investissements publics massifs pour assumer les transitions écologiques (« 360 milliards supplémentaires par an d’ici à 2030 en Europe, dont un tiers d’investissements publics ») et numériques.

Repasser sous les 100% du PIB

François Villeroy de Galhau appelle donc le prochain gouvernement, loin des promesses de nouvelles dépenses, à resserrer fortement le robinet budgétaire, avec l’objectif « d’un retour d’ici à dix ans nettement sous 100 % du PIB, et sous le niveau pré-Covid ». Pour y arriver, il faudrait donner un sérieux coup de frein sur la croissance de la dépense publique, avec « une augmentation en volume ramenée chaque année à 0,5 %, contre plus de 1 % sur la décennie précédente ».

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