Un effet d’aubaine pour les compagnies aériennes dont les finances ont été mises à mal durant la longue crise sanitaire. Ainsi, l’augmentation réelle du prix du kérosène est un bon alibi pour pousser le prix des billets d’avion vers le haut.

Guerre en Ukraine et hausse du prix du kérosène font envoler le prix des billets d’avion

La hausse des prix de billets d’avion serait de l’ordre de 14% ! Soit bien plus que l’inflation (5.1% IPCH sur un an en France en mars 2022). La hausse des prix des billets est encore plus marquée pour La Réunion, mais toutes les destinations sont concernées. En cause, le prix du kérosène, la reprise du secteur aérien impacté directement par la crise sanitaire et la fermeture d’espaces aériens Ukraine/Russie, obligeant certains vols internationaux à effectuer de grands détours..

Jusqu’à 30% de hausse du prix pour la Réunion

À Orly (Val-de-Marne), samedi matin 23 avril, des vacanciers en partance vers la Guadeloupe ne cachent pas leur exaspération face aux tarifs. En un an, les prix des vols au départ de la France vers l’étranger ont augmenté en moyenne de 6,1 % et de + 13, 5 % pour les vols vers l’Outre-mer. À La Réunion, où la hausse des tarifs est la plus élevée, plus de 30 %, les voyageurs ont du mal à comprendre. "Quand on a des enfants en métropole, c’est inadmissible", juge une femme, propos rapportés par FranceInfo. Selon Marc Rochet, le président d’Air Caraïbes, le prix moyen des billets de sa compagnie va augmenter de 15 à 20%. Chez Air France, une augmentation de 40 à 100 euros sur les billets long-courriers est déjà effective.

Prix du pétrole et fermeture d’espaces aériens

Selon Jean-Pierre Sauvage, président du Board of Airlines France, plusieurs raisons expliquent cette envolée des prix des billets d’avion. Tout d’abord, depuis le début de la guerre, les prix du pétrole s’envolent. Or le carburant représente jusqu’à 35% des coûts d’exploitation des compagnies aériennes, d’après l’association Airlines for Europe ». Autre conséquence de la guerre en Ukraine, la fermeture du ciel aérien russe qui entraîne une modification des trajets des avions, et donc un surcoût d’exploitation et de consommation de pétrole. Cependant, selon Jean-Louis Barroux, président d’APG Global Associates et spécialiste de l’aérien, « seulement 12% des vols en Europe occidentale sont concernés ».

La hausse des prix pourrait continuer

Les compagnies aériennes se justifient par le contexte d’inflation et la hausse des prix de l’énergie liés à la guerre en Ukraine. C’est particulièrement vrai pour les Outre-mer, selon Arnaud Aymé, spécialiste transports pour SIA Partners. "Au départ de l’Outre-mer, il y a essentiellement des destinations long courrier, or la part du kérosène en coût total d’un vol (…) représente jusqu’à la moitié du coût total du vol", explique-t-il. Même en écartant le coût du carburant, la hausse des prix pourrait continuer, car après deux ans de crise sanitaire, les compagnies ont aussi besoin de se refaire une santé financière.