Private equity : une bulle financière, un système de Ponzi ? Bpifrance s’insurge ! Encore une tempête dans une verre d’eau ?

Tous les secteurs d’investisseurs passent tour à tour au travers du qualificatif du système de Ponzi. Après les NFT et les cryptos, au tour du Private-equity, dont les rendements passés sont plus qu’attractifs. La banque publique BPIFrance réagit aux propos d’Amundi qui avait jeté un pavé dans la mare du secteur du capital-investissement.

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Private-equity : pas davantage de bulle financière que sur les autres secteurs financiers

Le Bitcoin, les cryptos... Ont été qualifiés de pyramides de Ponzi également. Tout ce qui permet d’atteindre des plus-values élevées est suspect par essence, de façon légitime ou pas. Après les cryptos, au tour du Private Equity de souffrir de tels qualificatifs. Et cette fois-ci, la source de ce qualificatif n’est pas issu d’un influenceur en mal d’audience, mais du géant de la gestion d’actifs : Amundi, via son patron de la stratégie d’investissement. Le professionnel fait état d’une "grosse bulle sur les marchés privés", allant jusqu’à comparer "certaines parties du marché du capital-investissement à un système de Ponzi".

Pyramide de Ponzi

Cette comparaison a fait réagir. La question de la valorisation des participations en capital investissement est au cœur du débat. La valorisation est en partie effectuée sur l’évolution des marchés financiers. Et c’est bien là que le bas blesse. L’année 2021 ayant été une véritable bulle financière sur les marchés financiers, il n’est pas impossible que par effet d’osmose, les valorisations des fonds de private equity soient un quelque peu survalorisés. Toutefois, soyons clairs, cela n’a rien à voir avec une pyramide de Ponzi.

Bpifrance monte au créneau

Bpifrance est également monté au créneau mercredi, lors d’une conférence de presse sur le bilan de son activité fonds de fonds. « Ces propos ne reflètent pas la réalité du marché dans lequel nous travaillons  », a réagi Benjamin Paternot, directeur exécutif chargé de l’activité fonds de fonds. Ils ne le visaient d’ailleurs sans doute pas. La banque publique est devenue en dix ans un acteur majeur du capital-investissement en France, avec 31 milliards d’euros d’actifs sous gestion pour ses investissements directs. Depuis sa création en 2012, elle a par ailleurs investi 9 milliards d’euros dans des fonds partenaires, dont 1,5 milliard d’euros pour la seule année 2021. Elle travaille avec 200 sociétés de gestion, investies dans plus de 500 fonds. « L’apport des fonds n’est pas seulement financier, il est aussi opérationnel, avec un réel accompagnement des entreprises dans lesquelles ils investissent », explique Benjamin Paternot, qui précise que plus de 60 % des sorties d’investissement se font auprès d’acquéreurs qui ne sont pas des fonds. « On n’est pas dans un mécanisme circulaire, il y a un vrai continuum de financement  ».

Aucune alerte financière sur le Private Equity

Selon Bpifrance, il n’y a pas d’alerte particulière à ce stade sur le marché du capital-investissement, notamment en matière de valorisations des entreprises. « Le début d’année a été plutôt bon en termes d’activité, malgré un contexte économique plus incertain », commente Benjamin Paternot. A fin juin, au moins 700 millions d’euros auront été investis par Bpifrance dans une trentaine de fonds, soit un rythme équivalent à celui de 2021 à la même époque. La banque publique estime que l’industrie du capital-investissement a les moyens de soutenir la croissance des entreprises, même si la situation économique venait à se dégrader. Les capacités d’investissement des fonds du portefeuille de Bpifrance - aussi appelées « poudre sèche » - s’élevaient à fin 2021 à 23 milliards d’euros, un record.

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