Réforme de l’assurance-chômage à la mode canadienne : des durées d’indemnisation variables en fonction de la tension du marché de l’emploi

Réforme de l’assurance chômage : plus le marché de l’emploi sera tendu, moins la durée d’indemnisation sera longue, et inversement. En période de faible offres d’emplois, la durée d’indemnisation s’allonge.

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Assurance-chômage : vers une réforme par décret

La France connaît son meilleur taux de chômage depuis ces 15 dernières années. Toutefois, ce taux officiel de 7.4% ne semble pas être le plein emploi en France. Beaucoup estiment que nombre de Français n’ont pas besoin de revenir travailler, les allocations chômages et autres liées, leur faisant gagner davantage que s’ils revenaient au travail. D’un autre côté, de nombreuses entreprises n’arrivent pas à recruter suffisamment. L’idée serait alors, comme cela est fait au Canada, que les durées d’indemnisation de l’assurance chômage deviennent variables en fonction de la vigueur du marché de l’emploi.

Idée canadienne

Le marché de l’emploi au Canada n’est pas comparable à celui de la France. Au Canada, les offres d’emploi sont si peu pourvues que l’immigration est ouverte afin de satisfaire certaines filières. Mais en France, quelle transposition pourrait être utilisée ? Plus le marché de l’emploi est dynamique, moins les durées d’indemnisation seront longues. Et inversement. La question étant de savoir comment est-on certain de mesurer le dynamisme du marché de l’emploi. Les syndicats et représentations des partenaires sociaux sont, de toute façon, totalement opposés à cette piste. Mais en France, ce ne serait toutefois pas applicable. C’est pourquoi une piste serait d’inciter les chômeurs à revenir au travail en cas de marché de l’emploi dynamique.

Négociations non commencées et déjà plombées

C’est pourquoi, même pas encore lancée, la négociation entre partenaires sociaux sur la réforme de l’assurance-chômage a du plomb dans l’aile. Après le Medef qui a demandé à l’Etat de reprendre la main car il ne croit pas à un compromis avec les syndicats, c’est au tour de la CFDT de refuser d’y participer. « Le gouvernement veut ajuster le montant des allocations (...) en fonction du taux de chômage, mais celui-ci est variable d’un territoire à un autre. Ça n’a pas de sens, ça relève de la pure idéologie et c’est inefficace. Nous ne négocierons pas », a déclaré son secrétaire général, Laurent Berger, au « Monde ».
Si, en revanche, le gouvernement est prêt à ouvrir « la possibilité aux syndicats et au patronat de discuter sur l’accompagnement et la formation des demandeurs d’emploi, sur les solutions à trouver pour lever les freins à l’embauche - liés au manque de logements, à l’absence de transports en commun ou à des problèmes de garde d’enfants…  », alors « nous disons banco  », a-t-il lancé.

Des règles incitatives et non pas punitives

« Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres  » et «  nous allons saisir les partenaires sociaux dès après, a confirmé le ministre du Travail, Olivier Dussopt, ce mardi à l’université d’été du Medef. Nous sommes convaincus que des règles incitatives doivent être mises en place, il est assez inacceptable et même insupportable d’être encore à un taux de chômage de 7,4 % et d’avoir dans le même temps un retour unanime des chefs d’entreprise sur les difficultés de recrutement. »

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