Chute de la bourse / bear market : Wall Street a franchi le seuil des 20% de baisse, les indices européens vont suivre
Les taux d’intérêts flambent, le marché des devises s’affole, les places boursières dévissent, le marché américain est en bear market (plus de 20% de baisse). Les indices européens vont passer ce cap dès les prochaines séances. Le CAC40 affiche actuellement -19.34% (26 septembre 2022).
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Bear market
Bear market : cette traduction littérale, qui ne veut évidemment rien dire en français, marché “ours”, est une métaphore pour indiquer une baisse importante des cours (de l’ordre de 20%), car l’ours se bat en donnant des coups de haut en bas. À l’inverse les bulls (taureaux) de battent avec leurs cornes en les relevant de bas en haut. L’indice phare de Wall Street a reculé de 1,1 % lundi et franchi un seuil illustrant un marché baissier - une chute de plus de 20 % par rapport au dernier pic. Après la hausse des taux d’intérêt par la FED, qui fait craindre une récession, la politique britannique a inquiété les investisseurs. À 29.261 points, l’indice a retrouvé son niveau de novembre 2020. Le S&P 500 a aussi touché son plus bas niveau cette année.
Les marchés financiers avaient déjà réagi, la semaine dernière, à la troisième hausse de 0,75 point des taux d’intérêt directeurs par la Réserve fédérale américaine. Un message de fermeté pour juguler l’inflation de la part de la banque centrale, qui va freiner l’activité des entreprises et pèse donc sur le cours des actions. La Réserve fédérale a acté la semaine dernière qu’une récession pourrait être inévitable pour maîtriser l’inflation aux Etats-Unis. Or, les prix pourraient être longs à refroidir. « Si l’on considère la période 1980-2000, le délai le plus court pour ramener l’inflation à 2 % dans les économies avancées a été de trois ans, mais les deux fois où cela s’est produit, l’inflation était beaucoup plus faible qu’aujourd’hui », notent les économistes de Bank of America.
La force du dollar pourrait en outre peser sur l’activité américaine. Elle pénalise les exportations, tout en favorisant les importations. Le climat a en revanche fait baisser les cours du pétrole. Le prix du baril de WTI, la référence américaine, a ainsi chuté lourdement (-2,57 %), à 76,7 dollars. Pendant que le cours des actions chutait, le rendement des bons du Trésor américain a poursuivi sa hausse. L’obligation à dix ans a ainsi enregistré un gain de 24 points de base, à 3,93 %. Un niveau inconnu depuis avril 2010, souligne l’agence Bloomberg.