Comment booster son patrimoine financier sur 10 ans ?
Avec ces taux aussi bas, les épargnants font grise mine. Et pourtant, net d’inflation, les rendements des placements long terme n’ont jamais été aussi rentables. Encore faut-il faire bouger son capital et opter pour les bons supports.
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Misez tout sur les cryptos !
Non ! C’est une blague. Surtout pas ! Vous ne faites sans doute pas partie de ces 35% de jeunes actifs, débutant leur épargne de long terme, en investissant 50€ tous les mois sur les cryptos. Cette démarche n’a du reste aucun sens, puisque les cryptos ne procurent aucun rendement. Pour rappel, cette stratégie éprouvée, issue du marché actions, fonctionne uniquement pour les actifs financiers procurant un rendement (comme les actions via les dividendes) mais n’a que peu de probabilité d’avoir une issue favorable sur les actifs dénué de rendements, tels que les cryptos, l’or ou les matières premières. Cette stratégie revient tout simplement à conduire vers un prix moyen d’achat sur toute la durée de l’investissement. Les cryptos peuvent désormais prendre place dans votre patrimoine financier, si vous connaissez ce marché, disons pour 5% de votre exposition financière.
Horizon de placement de 10 ans
Booster son patrimoine financier sur 10 ans, il va falloir prendre des risques, mais pas trop ! Si devenir rentier reste encore difficile compte-tenu du capital nécessaire à détenir en actifs financiers pour le devenir, en 10 ans vous pouvez sensiblement doper votre capital financier actuel, mais pour cela, vous devez accepter de prendre des risques.
Gérer son exposition aux risques
Indiquer qu’il faut prendre des risques pour booster son patrimoine financier, c’est bien gentil, mais concrètement, cela veut dire quoi. Votre épargne de précaution, soit 3 à 6 mois de vos revenus récurrents, doit rester gentiment sur votre LEP, Livret A ou LDDS. Ce matelas vous permet de faire face aux coups durs non prévus. Ce n’est pas pour votre retraite, ce n’est pas un capital à booster, c’est votre épargne de précaution. Le taux de rémunération est faible, voire pathétique, mais ce n’est pas grave, cet argent reste disponible à tout instant.
Quelle exposition aux risques ?
Votre exposition aux risques va dépendre de 2 facteurs : la durée de votre placement, dans le cadre de cet article, nous partons sur une durée de 10 ans, et le pourcentage maximal de pertes financières que vous êtes susceptible d’accepter. Quand on prend des risques, il faut savoir ce que l’on risque de perdre. Si vous ne souhaitez rien perdre, votre exposition aux risques sera très limitée, et votre potentiel de booster votre patrimoine financier sera faible. Pas de rendement élevé, sans une prise de risques élevée. Mais attention, prise de risques élevée ne rime pas à chaque fois avec rendements élevés.
PEA : l’arme ultime pour les rentiers !
C’est encore peu connu, mais le PEA et le PEA/PME sont les supports favoris des rentiers. Pourquoi ? Parce que la sortie en rente viagère de ces placements est nette d’impôt ! Ce sont les seuls cas où le capital placé permet de percevoir une rente non fiscalisée... Un pur bonheur pour les rentiers.
Pourquoi chercher la fiscalité la plus faible ?
Le PEA vous offre une sortie totalement exonérée d’impôts (mais pas de contributions sociales, soit 15,5 %) à condition de le conserver pendant au moins cinq ans. "L’autre grand intérêt de ce produit est que les dividendes sont versés sur le compte espèces et qu’ils peuvent être réinvestis en actions en direct ou en fonds sans être soumis à l’imposition, contrairement à ce qui s’applique à un compte-titres ordinaire", indique Erwan Grumellon, responsable de l’ingénierie patrimoniale chez SwissLife Banque Privée.
Cette absence de frottement fiscal est primordiale pour optimiser le rendement." Si le PEA a un intérêt certain, surtout pour ceux qui souhaitent arbitrer de façon dynamique des valeurs mobilières en direct, l’assurance vie est le véhicule d’investissement le plus complet, offrant un choix immense d’unités de compte (UC), à adjoindre à son fonds en euros, et présentant également de multiples possibilités pour gérer son contrat.
Mieux, certains contrats proposent plusieurs fonds en euros, dont certains à dominante immobilière au rendement plus élevé (voir tableau ci-dessous). Mais leurs conditions d’accès, qui imposent souvent une quotité importante en UC, donc en fonds dont le capital n’est pas garanti, doivent vous faire réfléchir à une allocation d’actifs pertinente.
Assurance-vie multisupport : optez pour les unités de compte à potentiel !
Les stratégies gagnantes pour doper votre patrimoine sur 10 ansMVVA
Jouez à plein le potentiel de l’assurance vie multisupport
Toutefois, si un contrat ne se conçoit évidemment pas sans un matelas important sur le fonds en euros, il est aujourd’hui évident que l’on ne peut plus se contenter de ce seul support ; son taux de rendement moyen se situe sous la barre des 2 %.
"Pour contrer cette courbe descendante, Il faut adjoindre des unités de comptes, certes plus risquées, mais plus rentables, comme des fonds actions, mais aussi du private equity (entreprises non cotées)", conseille Marjorie Sonigo, directrice de la gestion financière de la banque privée Pictet Wealth Management. Sur ce dernier segment cependant, le ticket d’entrée est assez élevé.
La palette des unités de compte disponibles est large. Fonds actions classiques, fonds structurés, fonds indiciels (trackers et ETF), supports immobiliers, vous pouvez faire votre marché auprès de centaines de Sicav, en fonction de votre appétence au risque.
Titres vifs dans certains contrats d’assurance-vie !
Des actions dans votre contrat d’assurance-vie ? Oui, c’est possible dans certains contrats. "Cette possibilité offerte par notre contrat Titres@vie", indique François Leneveu, président du courtier en assurances vie Altaprofits, "permet aux investisseurs d’avoir accès en direct aux actions du SBF 120 et de l’Euro Stoxx 50 (valeurs françaises et de la zone euro)."
Mettez en place les options de gestion nécessaires à la protection de votre capital
Le timing de votre investissement est essentiel !
Vous le savez déjà. Investir au bon moment est essentiel. Si votre portefeuille subit une perte de -20% à -30%, même sur une période d’investissement de 10 ans, cela sera difficile de booster votre capital au terme. Pour éviter de telles déconvenues, il faiut évidemment ne pas investir n’importe quand, et être réactif dès l’apparition de moindres nuages.
Lutter contre l’effet FOMO !
L’effet FOMO (Fear Of Missing Out) est quand tout le monde se précipite pour investir sur le même actif. La presse financière relaie que le moment est opportun pour investir sur tel actif ? Un bon conseil ? Restez donc à l’écart. Les investisseurs moutonniers auront au final un portefeuille financier ayant un rendement moyen, de "mouton".
Pour autant, un choix judicieux d’actifs financiers dans son contrat ne suffit pas à doper de façon optimale sa performance. Encore faut-il opter pour la gestion la mieux adaptée à vos besoins. Aujourd’hui, le souscripteur dispose de multiples possibilités : après avoir indiqué au professionnel son niveau de risque toléré (moins il souhaitera être exposé à la volatilité des marchés, plus la part du fonds en euros sera importante), il peut entièrement déléguer la gestion de son contrat, ou une partie seulement, ou bien gérer seul et procéder lui-même aux arbitrages.
Quelle que soit la forme choisie, des astuces permettent d’améliorer l’impact de la gestion. "Mieux vaut investir ou désinvestir progressivement ses capitaux, conseille Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money.
Même si l’épargnant dispose de fortes liquidités, il peut demander que ces dernières soient investies sur six mois, par exemple. Cela permet de lisser le risque puisque l’on entre sur les marchés à différentes dates."
Autre ressort : savoir prendre ses plus-values et ne pas se contenter de valorisations virtuelles. Pour cela, certaines compagnies ont instauré un processus de réallocation annuelle automatique. "L’allocation entre le fonds en euros et les unités de compte choisie au départ est remise à niveau une fois par an, explique Constance de Poncins, déléguée générale de l’association d’assurés Agipi. Par exemple, si la part d’une unité de compte est passée de 20 à 25 % en raison de ses bonnes performances, nous ramenons automatiquement la part de cette unité de compte à 20 %. Nous sécurisons ainsi les plus-values en les replaçant sur le fonds en euros."