Conjoncture en France : croissance estimée à 0.25% au deuxième trimestre 2022 (vs T1), le second semestre reste incertain selon la Banque de France

Relative bonne nouvelle, la croissance de la France serait de +0.25% au deuxième trimestre 2022. Toutefois la Banque de France n’affiche qu’une seule certitude : le second semestre est incertain. Détails.

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Dans un contexte toujours fortement incertain, marqué par les effets de la guerre en Ukraine et par la persistance d’une situation sanitaire dégradée, la hausse du PIB pour le deuxième trimestre 2022 s’établirait autour de 0.25% par rapport au trimestre précédent. Cette progression par rapport au premier trimestre serait notamment portée par le rebond dans certains services marchands fortement affectés début 2022 par les conséquences de la vague Omicron.

Pib mensuel de juin de 0.2%

(c) Banque de France

Point sur la conjoncture française à début juillet 2022

La Banque de France confirme son estimation de croissance pour le second trimestre 2022. Après son fort rebond de 2021, le PIB a connu une baisse lors du premier trimestre 2022, touché par les effets de la vague épidémique Omicron et les premières conséquences de la guerre en Ukraine. Après avoir progressé en avril et surtout en mai, le PIB se stabiliserait en juin. Les premières indications suggèrent qu’il serait de nouveau stable en juillet. Nous estimons ainsi à ce stade que la progression du PIB au deuxième trimestre 2022 s’établirait autour de 0.25% par rapport au trimestre précédent.

Activité stable en juin

En juin, l’activité est stable dans l’industrie et progresse légèrement dans les services marchands et le bâtiment. En juin, l’activité est stable dans l’industrie, conformément aux anticipations exprimées par les chefs d’entreprise le mois dernier. Les évolutions sont toutefois contrastées selon les secteurs. Les soldes d’opinion relatifs à la production en juin indiquent de bonnes progressions dans l’industrie pharmaceutique et le caoutchouc-plastique. À l’inverse, les machines et équipements et la chimie s’inscrivent en recul par rapport au mois précédent.
Dans l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production se maintient à 79 % en juin. Dans la plupart des secteurs, il évolue peu et se situe au-dessus de sa moyenne historique, à l’exception principale de l’aéronautique et autres transports (écart de – 5 points), et de l’automobile (écart de – 3 points).
Dans les services marchands, l’activité continue de progresser en juin mais plus lentement, comme l’avaient anticipé les chefs d’entreprise le mois dernier. L’amélioration concerne avant tout certains services aux entreprises (information, édition, publicité et études de marché) alors que les services juridiques et comptables, ainsi que les services de transport et d’entreposage – confrontés à des difficultés de recrutement et à la hausse des coûts de carburant – enregistrent une forte baisse. Quant au travail temporaire, le secteur se contracte fortement, en raison d’une baisse de la demande de certains donneurs d’ordre (notamment logistique et bâtiment). En outre, le secteur rencontre d’importantes difficultés à recruter des intérimaires.
Alors que le mois dernier les chefs d’entreprise anticipaient un repli, le secteur du bâtiment progresse légèrement en juin, tant dans le gros œuvre que le second œuvre.
La situation de trésorerie s’érode à nouveau dans l’industrie et se stabilise dans les services marchands. Dans les deux cas, le niveau de l’indicateur se situe en-deçà de sa moyenne de long terme.

Activités en repli en juillet

En juillet, selon les anticipations des entreprises, l’activité serait en léger repli dans l’industrie tandis qu’elle progresserait modérément dans les services marchands et évoluerait peu dans le bâtiment
Pour le mois de juillet, les industriels interrogés anticipent globalement un léger recul de leur activité. Ce dernier résulterait essentiellement de perspectives dégradées dans la filière automobile et la chimie, la plupart des autres secteurs anticipant une progression, et tout particulièrement dans le textile-habillement-chaussures, la pharmacie et les équipements électriques. Dans les services, les chefs d’entreprise anticipent une poursuite de la hausse de l’activité, à un rythme modéré, principalement portée par les secteurs des services aux entreprises, et la location automobile. Dans le secteur du bâtiment, l’activité évoluerait peu, dans le gros œuvre comme dans le second œuvre.

Difficultés d’approvisionnement

Les difficultés d’approvisionnement et de recrutement demeurent élevées mais pour le deuxième mois consécutif les hausses de prix sont un peu moins fortes. Les difficultés d’approvisionnement demeurent élevées en juin mais se tassent légèrement. La part des chefs d’entreprise qui jugent que les difficultés d’approvisionnement ont pesé sur leur activité diminue dans l’industrie (59 % en juin, après 61 % en mai) et plus encore dans le bâtiment (52 %, après 55 %). Cette dynamique d’ensemble masque des différences entre secteurs. Ainsi, les difficultés se renforcent dans les équipements électriques, le bois-papier-imprimerie, l’automobile et la chimie. À l’inverse, ces difficultés sont jugées en recul dans la pharmacie, la fabrication de machines et équipements et le textile-habillement-chaussures. Selon les chefs d’entreprise interrogés, le tassement des difficultés d’approvisionnement s’accompagne d’un nouveau ralentissement de la progression des prix des matières premières et, dans une moindre mesure, de ceux des produits finis, qui reste toutefois jugée élevée.

Hausses des prix pratiqués

En particulier, 36 % des chefs d’entreprise dans l’industrie déclarent avoir augmenté leur prix de vente en juin, en ligne avec ce qui avait été prévu le mois dernier (35 %). Cette proportion est particulièrement élevée dans la chimie, le caoutchouc-plastique et l’industrie du bois, papier et imprimerie. Elle s’élève à 50 % pour les entreprises du bâtiment et à 25 % pour les services marchands. Les perspectives pour juillet suggèrent une nouvelle érosion de la proportion de hausses de prix dans le bâtiment (44 % des chefs d’entreprise pensent augmenter leurs prix de vente le mois prochain), les services (23 %) et surtout l’industrie (29 %).

Difficultés de recrutement

Les chefs d’entreprise ont également été interrogés sur leurs difficultés de recrutement. Elles augmentent à nouveau ce mois-ci de 3 points, à 58 %, le plus haut niveau jamais atteint depuis l’introduction de cette question dans notre enquête. Elles progressent plus fortement dans les services (+ 5 points) que dans l’industrie (+ 3 points) et le bâtiment (+ 2 points). Parmi les dix secteurs présentant les plus fortes proportions de difficultés de recrutement en juin 2022, huit correspondent à des activités de service. Au sein des services aux entreprises, les activités de programmation, l’intérim et les services techniques (architecture et ingénierie) sont les plus affectés. Pour l’industrie et le bâtiment, ce sont l’aéronautique et le second œuvre qui enregistrent les plus fortes difficultés d’embauche.

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