La France devrait connaître une croissance positive en 2022, 2023 et 2024. Pas de récession en vue, en changeant de lunettes...
Rétropédalage ! Certains médias, dont nous faisons sans doute partie, auraient trop accentués sur le scénario noir (défavorable) publié par la Banque de France dans sa note de conjoncture de juin, prévoyant une récession en 2023. L’Institution publie donc l’interview de son gouverneur François VILLEROY de GALHAU, sur RTL ce matin, afin d’attester que la vision est toute autre.
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Alors que dans sa note de conjoncture de juin 2022, la Banque de France a publié un scénario défavorable (scénario noir, repris massivement dans les médias) indiquant une récession en France, dès la fin de l’année 2022, durant toute l’année 2023, le discours tenu sur les ondes de RTL ce matin pour le gouverneur de la Banque de France est bien plus rassurant. Tout ceci pour en conclure donc que personne ne sait véritablement dans quelle direction nous allons, et quel sera l’issue de cette situation à la fin d’année 2022.
La France, socle d’une croissance positive !
La Banque de France tient à rassurer les Français. Non, il faut arrêter de courant de pessimisme. Ainsi, dans son interview sur RTL ce mercredi 22 juin, François VILLEROY de GALHAU, a tenu à rassurer les Français : le scénario principal de la Banque de France est une croissance positive de la France sur les 3 années à venir, 2022 incluse. Le scénario noir dont les médias se gargarisent n’est que le scénario le plus défavorable.
Extraits de l’interview, publiée par la Banque de France
Alba VENTURA (RTL) : Notre situation économique n’est pas aussi chaotique que la situation politique, mais enfin, la guerre en Ukraine, les difficultés d’approvisionnement continuent de peser lourdement sur notre économie. Vous venez de publier vos chiffres de prévision, vous avez dû d’ailleurs abaisser, Monsieur le Gouverneur, vos prévisions de croissance. Ce n’est pas fameux, on peut le dire comme ça ?
François VILLEROY de GALHAU (Banque de France) : C’est évidemment compliqué. Tout n’est pas rose, à cause principalement de la guerre en Ukraine, mais je dirais que tout n’est pas noir non plus, et que nos prévisions comportent trois meilleures nouvelles. La première, c’est que la France devrait avoir une croissance positive, non seulement cette année, mais aussi l’année prochaine et en 2024. La France devrait échapper à la récession : cela, souvenez-vous, c’est une question qu’on s’est beaucoup posée.
Alba VENTURA : D’accord, pas de risque de récession ?
François VILLEROY de GALHAU : On ne peut pas exclure des scénarios plus défavorables, mais notre scénario central, c’est celui-là, croissance positive chaque année. Il y a une deuxième nouvelle importante, c’est sur l’inflation, qui est évidemment un souci très important des Français : l’inflation est trop forte en France cette année, à plus de 5 %. Mais l’inflation devrait revenir à 2 % en 2024. Et je dirais que c’est non seulement une prévision de notre part pour 2024, mais c’est un engagement dans la durée, comme Banque centrale. Avec Christine LAGARDE, la Banque centrale européenne et la BANQUE DE FRANCE, nous ferons ce qu’il faut.
Alba VENTURA : C’est-à-dire que là, aujourd’hui, nous sommes à 5,6 % pour 2022, et donc d’ici à 2024, vous pensez ramener l’inflation ?
François VILLEROY de GALHAU : Sous 2 % en France et autour de 2 % dans la moyenne euro…
Alba VENTURA : Sous 2 %...
François VILLEROY de GALHAU : J’en profite d’ailleurs pour dire que l’inflation est évidemment trop élevée en France, mais que c’est en France qu’elle est la moins élevée parmi les grands pays de la zone euro. Cela, c’est l’efficacité du bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité qui a été mis en place. Et puis, si vous me permettez, il y a une troisième nouvelle…
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Alba VENTURA : Vous parlez des entreprises et de leur dynamisme, est-ce que ces entreprises doivent augmenter les salaires ?
François VILLEROY de GALHAU : Cela relève de la négociation décentralisée, je le souligne : ce n’est pas au gouvernement ni à la BANQUE DE FRANCE de dire quelle est la norme d’augmentation des salaires. C’est très important de garder une négociation qui soit au plus près de la réalité économique et du dialogue social, cela doit se passer dans le dialogue social. C’est l’entreprise ou la branche. L’exception à ce que je viens de dire, et je crois que c’est une exception évidemment justifiée sur le plan social, c’est le SMIC qui en France est indexé à un peu plus que l’inflation : le SMIC a augmenté de 6 % depuis un an, donc plus que l’inflation.
Alba VENTURA : Les salaires, c’est un des leviers du pouvoir d’achat, ce pouvoir d’achat, il va baisser, il est estimé à combien ?
François VILLEROY de GALHAU : Il devrait dans notre prévision baisser de 1 % cette année. Les Français ressentent fortement cette baisse, on le sait, alors qu’il y avait eu une hausse de 2 % l’an dernier, et que la hausse reprendrait à partir de l’année prochaine. Comme les Français le ressentent fortement, au-delà même de la réalité statistique, cela justifie que ces mesures sont déjà prises par le gouvernement -c’est le bouclier tarifaire dont nous parlions-, soit à venir dans le projet de loi pouvoir d’achat.
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Alba VENTURA : Vous vous étiez déclaré favorable à un coup de pouce au Livret À, au LLD, livret d’épargne populaire (LEP). Est-ce que vous allez proposer à Bercy une augmentation au 1er août ?
François VILLEROY de GALHAU : Sur le livret A, ce n’est pas moi qui décide d’un coup de pouce : il se trouve qu’il y a une formule qui s’applique depuis plusieurs années et qui repose - c’est important de le préciser pour vos auditeurs - qui repose pour moitié sur l’inflation et pour moitié sur le niveau des taux d’intérêt. Donc mi-juillet, ma tâche sera de calculer le résultat de la formule et de le transmettre au ministre qui ensuite décide. Il y aura une nouvelle hausse du Livret A au 1er août prochain.
Alba VENTURA : Est-ce que le Livret A va atteindre 2 % ? Est-ce qu’on le sait ? Non ?
François VILLEROY de GALHAU : Je ne me prononce pas sur les chiffres parce que cela dépendra de ce que donneront les chiffres d’inflation et de taux d’intérêt mi-juillet.