Toutes les crises immobilières débutent par une chute du volume des transactions, mais toutes les chutes de volume n’ont pas débouché sur une crise.

Effondrement des ventes immobilières aux USA

La situation aux USA n’est pas totalement comparable à celle en France. Les taux des crédits sont bien plus élevés Outre-Atlantique, proche des 3.5%. Toutefois, les prix des biens immobiliers ont considérablement grimpé comme en France, et sous l’effet de l’élévation du coût du financement, les acquéreurs pouvant se positionner sur le marché sont de moins en moins nombreux. Bilan, les ventes de maisons neuves se sont effondrées en avril aux États-Unis. En avril, 591.000 nouveaux biens ont été vendus en rythme annuel par rapport au mois précédent, soit un plongeon de 16,6%, selon les données du département du Commerce publiées le 24 mai 2022. C’est le niveau le plus faible depuis avril 2020, soit au tout début de la pandémie de Covid-19. La baisse des maisons neuves "est assez effrayante", a réagi Gregory Daco, chef économiste chez Ernst and Young Parthenon, soulignant qu’on est loin du million de maisons neuves vendues à l’automne 2020 quand les Américains en télétravail accumulaient des économies et se ruaient sur l’achat de biens plus grands.

Logements anciens : volume plus faible que durant la pandémie

Toutes les régions sont touchées même si le sud du pays enregistre la diminution la plus marquée. L’ampleur de la baisse a surpris les économistes qui tablaient sur 750.000 transactions. Autre mauvaise nouvelle, les données de mars ont été révisées en forte baisse à 709.000 contre 763.000 initialement annoncées. Les ventes de logements anciens ont aussi reculé en avril et sont même tombées à leur plus bas niveau depuis le début de la pandémie de Covid-19, avait indiqué la semaine dernière Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR).
C’est aussi très inférieur au pic plus récent de janvier 2021 (993.000). "Je m’attendais à une baisse mais pas à une chute aussi marquée", a déclaré M. Daco. Et depuis décembre, "cela représente une baisse cumulée de 30%. C’est assez significatif".

Des prix en lévitation...

Les prix ne sont plus en corrélation avec le marché. La spéculation immobilière, post-sortie de crise Covid a poussé, comme en France, les prix à des niveaux totalement ubuesques. Une forte correction des prix est attendue, comme en France. Le prix médian a continué d’augmenter, à 450.600 dollars, de même que le prix moyen à 570.300 dollars.

Vers une crise immobilière "contrôlée"...

La forte hausse des taux de crédits prive l’entrée des primo-accédants sur le marché de l’immobilier. Les prix du neuf vont continuer de grimper car les prix des matériaux de construction ne cessent de grimper. Toutefois, le gouvernement mise sans doute sur le tarissement des acheteurs face aux prix irrationnels.

Pour le moment, le manque de biens à vendre donne exactement une situation inverse : les acheteurs à l’aise financièrement proposent un prix plus élevé aux vendeurs afin de pouvoir acheter des biens. La course à l’échalotte n’est donc pas terminée. Personne ne peut vraiment dire qui va sortir gagnant de cette stratégie pour le moins risquée.