Marchés financiers : la parité Euro Dollar est en vue, 1 euro = 1,02 dollar ce mardi 5 juillet 2022

L’événement majeur sur les marchés financiers ce jour, c’est le renforcement du dollar contre l’euro. Le billet vert revient à la hauteur, provoquant ainsi la chute des cours des matières premières et du pétrole.

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Cela faisait 20 ans !
Cela faisait 20 ans que le dollar n’a pas été aussi fort face à l’euro. La normalisation de la politique monétaire de la BCE, doux euphémisme pour le retour sur ses pieds du monde financier avec la fin des taux négatifs, est largement en retard par rapport à celle de la FED, l’Euro plonge logiquement face au Dollar. La parité parfaite pourrait être atteinte.

La BCE plus soucieuse de la fragmentation que de l’inflation

La BCE est englué dans une problématique propre à la zone euro : chaque pays membre possède encore un taux d’intérêt de sa dette, alors que la même devise est partagée par tous les membres. Ainsi, si les Allemands ne paient que très peu cher leur dette, les Italiens et les Français paieront le prix fort. Cette "injustice" pourrait fait exploser la zone euro, c’est la fragmentation. La BCE s’attaque à ce point, mais ne fait que peu d’effort pour lutter contre l’inflation. Or, c’est probablement une erreur.

Une remontée des taux trop timide

Cours Euro/Dollar (c) Google


La BCE a communiqué son calendrier de hausses de taux d’intérêt, mais il semble si peu réactif (0.50% en juillet, puis 0.25% en septembre). Alors que la FED a finalement compris qu’en faisant grimper le dollar, l’inflation sera affaibli, la BCE laisse filer l’euro face au dollar.


L’effet sera immédiat, le prix des énergies, libellé en dollar, ne fera donc que grimper encore davantage. Les Européens verront donc l’inflation grimper davantage juste pour éviter la fragmentation sur les taux d’intérêts des dettes des différents pays membres.

La FED a fait grimper ses taux de 0.75%, la BCE n’a toujours rien fait de concret !

La FED a fait grimper ses taux de 0.75% le 15 juin. L’Europe est le continent des beaux parleurs, l’Amérique du Nord, celle des hommes d’actions. Si les derniers devraient parfois réfléchir avant d’agir, sur le vieux continent, il serait parfois utile d’agir, ou du moins réellement faire ce que l’on dit. À la suite d’une réunion d’urgence, La Banque centrale européenne a annoncé qu’elle appliquerait "une certaine flexibilité" en vue du réemploi des sommes qu’elle recouvre à l’échéance des obligations qu’elle détient, dans le cadre de son Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP).

Du pipi de chat face au lance-flammes de la FED

Réuni en dernière minute ce mercredi, le Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne a décidé de se donner plus de souplesse vis-à-vis du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic emergency purchase programme, PEPP) qu’elle avait lancé en mars 2020, apportant au total 1850 milliards d’euros de prêts avantageux pour soutenir l’économie, en plus de ses autres programmes de soutien.
Les achats d’actifs nets au titre du PEPP ont pris fin en mars 2022, la BCE se contentant désormais de "rouler" le dispositif en remettant sur le marché les fonds qu’elle récupère au fur et à mesure des remboursements de la part des émetteurs. Autrement dit, le bilan de la BCE sur ce plan ne bouge pas puisque dès qu’un emprunt arrive à échéance, elle en rachète un autre d’un montant équivalent. Concrètement, cela signifie que la banque centrale de la zone euro va réallouer les sommes qu’elle perçoit à sa guise entre catégories d’actifs et entre les juridictions (par exemple en allouant à la Grèce ou l’Italie des fonds remboursés par un émetteur allemand).

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