Expert-comptable : une insatisfaction généralisée

49 % des indépendants (2,1 millions) travaillent sans expert-comptable, 47 % des freelances sont « insatisfaits ». À une période charnière pour éventuellement changer d’expert-comptable, ACASI, cabinet d’expertise comptable en ligne 100% dédié aux indépendants, a interrogé 3 401 travailleurs(ses) pour connaître les différences relationnelles des entreprises et des indépendants avec leur expert-comptable. Un sondage mené auprès de 1 301 indépendants (travailleurs non-salariés, professions libérales, freelances, etc.) et 2 100 personnes travaillant en entreprises (employés, dirigeants, etc.) qui dévoile une dichotomie presque parfaite.

Jonathan Cohen, CEO et fondateur d’Acasi explique : « Pour la grande majorité des indépendants et des entreprises, septembre est la période la plus propice pour changer d’expert-comptable. La raison est contractuelle : la plupart des lettres de mission exigent trois mois de préavis et, passé ce délai, la reconduction est tacite pour un an. Pour les sociétés qui clôturent au 31 décembre, la date butoir est donc fixée à la fin septembre. Le changement se justifie lorsque les signaux d’alerte s’accumulent : disponibilité et réactivité en berne, communication parcellaire, manque de proactivité et de conseil, accompagnement numérique défaillant, absence de spécialisation sectorielle, ou encore des erreurs qui entament la relation de confiance. C’est précisément ce que met en lumière cette enquête. Le message des indépendants est sans ambiguïté : ils attendent des tarifs lisibles, davantage de conseils et plus de réactivité. Ce triptyque constitue aujourd’hui la voie la plus sûre pour regagner la confiance des indépendants et, au passage, consolider celle des entreprises. »

1 indépendant sur 2 livré à lui-même !

Faire appel aux services d’un expert-comptable n’est pas obligatoire en France, mais cela est pourtant très fortement recommandé ! Soucieuses et conscientes de cette nécessité, plus de 81 % des entreprises déclarent avoir un expert-comptable alors que 49 % des indépendants naviguent sans accompagnement. Sur les 4,4 millions d’indépendants (sources INSEE 2022), il semble donc que 2,1 millions de freelances soient livrés à eux-mêmes.

Premier mauvais calcul : être sans expert-comptable ?

Chez les indépendants, le clivage est clairement frontal : 44 % disent “non” à l’expert-comptable quand les entreprises ne sont que 15 % à refuser et 35 % à hésiter. Dans un contexte où les défaillances d’entreprises ont également retrouvé un pic en 2024, penser pouvoir se débrouiller seuls et partir sans copilote peut coûter cher.

À quoi sert d’abord un expert-comptable ?

Entre les indépendants et les entreprises, il existe un gouffre car ils n’ont absolument pas la même vision du métier d’expert-comptable. En effet, pour 51 % des entreprises, l’expert-comptable sert d’abord à gérer la paie, quand 58 % des indépendants le cantonnent encore à la tenue des comptes et aux déclarations.

La dimension business reste en revanche globalement sous-valorisée pour tout le monde : seuls 4 % des freelances et 10 % des entreprises la citent en priorité. Une aberration dans un contexte où le besoin de pilotage n’a jamais été aussi critique.

Réactivité et conseils : le duo gagnant

Pour les entreprises, le podium des critères les plus importants pour juger un expert-comptable est sans équivoque : la réactivité arrive en tête avec 67 %, suivie de la transparence des prix à 62 % et enfin les conseils personnalisés à 59 %. Pour les indépendants, le cahier des charges d’efficacité immédiate est presque identique : le conseil en N°1 avec 61 %, la réactivité en N°2 avec 53 % mais ils sont ensuite plus sensibles au prix bas avec 51 % (vs 37 % du côté entreprises).

1 indépendant sur 2 insatisfait de son expert-comptable

C’est un grand écart entre les entreprises qui encensent leurs experts-comptables et les freelances qui décrochent totalement. En effet, seulement 31 % des entreprises expriment un mécontentement vis-à-vis de leur expert-comptable : 14 % sont « insatisfaits » et 17 % « très insatisfaits ». De leur côté, 47 % des freelances sont insatisfaits dont 19 % « très ».

Parmi les indépendants, 39 % déclarent tout de même être contents de leur relation avec leur expert-comptable mais beaucoup moins que 61 % des entreprises.

Pourquoi changer ?

Contrairement aux entreprises (66 %), 81 % des freelances sont prêts à changer d’expert-comptable pour « gagner plus » et 73 % pour payer moins. Côté entreprises, la demande se déplace d’abord vers l’expertise augmentée avec plus de « conseils proactifs » (71 %) et de « réactivité » (69 %). Des besoins logiques à l’heure où l’e-facturation devient progressivement obligatoire d’ici septembre 2026 et 2027.

Une seule raison pour basculer : l’expérience prime, le prix tranche !

Chez les indépendants, le déclic est punitif : 42 % ont envie de changer après une « mauvaise expérience répétée ».
Côté entreprises, l’arbitrage est avant tout financier : 34 % basculent pour un prix inférieur à service égal, avec un appétit pour les packs « tout compris » (18 %). En revanche, la réactivité devient fédératrice et plébiscitée par 22 % des indépendants et 21 % des entreprises.

Les experts-comptables sont : transparents, réactifs et bons conseillers. D’accord ou pas d’accord ?

Sur certaines affirmations, les indépendants et les entreprises sont opposés. Ainsi, plus de 58 % des indépendants ne sont pas du tout d’accord pour dire que la qualité du conseil est au rendez-vous. Les experts-comptables sont-ils transparents côté honoraires ? 41 % des freelances ne sont pas d’accord sur ce point alors que 57 % des entreprises sont-elles plutôt d’accord, là où 57 % des entreprises se disent « plutôt d’accord ». Enfin, la réactivité divise un peu moins puisque 54 % des indépendants sont « plutôt d’accord » pour dire que leur expert-comptable est réactif et 49 % des entreprises sont « tout à fait d’accord ».

Indépendants et entreprises prêts à payer plus pour plus d’expertise

En montrant une réelle valeur ajoutée, avec des chiffres à l’appui, les tarifs des experts-comptables deviennent un détail. C’est ce qui ressort avec 37 % des indépendants et 44 % des entreprises qui paieraient un service premium si celui-ci était démontré. Qui plus est, il existe un gisement de 31 % d’indépendants et 22 % d’entreprises qui pourraient être séduits mais qui doutent encore.

Méthodologie : Enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 3 401 personnes résidant en France, avec une répartition de deux statuts différenciés : 1 301 personnes indépendantes, freelances, professions libérales, etc.) et 2 100 personnes salariées en entreprises. Sondage effectué en ligne en septembre 2025 à partir du panel de répondants BuzzPress (27 600 personnes en France sondées électroniquement par email et sur les réseaux sociaux Facebook et LinkedIn). Réponses compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l’échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s’appuient sur des données administratives et sur les données collectées par l’INSEE.