Inflation des aides et ristournes sur les carburants

Les craintes s’accumulent pour la rentrée. Le prix des carburants sera une nouvelle fois un point d’insatisfaction majeur des Français. "La philosophie est de protéger le pouvoir d’achat de tous les Français sur le carburant à la rentrée, et que les entreprises prennent ensuite le relais", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne. Ainsi, la cheffe de l’exécutif entend bien mettre en place le doublement de la prime transport.

Remise de 50 centimes à la pompe

"Elles pourraient verser une aide défiscalisée allant jusqu’à 400 euros à leurs salariés qui ont une importante consommation, soit l’équivalent d’une remise de près de 50 centimes à la pompe pour un salarié qui fait 12.000 kilomètres par an", a-t-elle ajouté.

Qui peut bénéficier de cette prime transport ?

L’accès à la prime transport sera assoupli. Aujourd’hui, cette prime facultative est réservée aux salariés qui vivent hors d’une zone urbaine ou de l’Ile-de-France, bien irriguées en transports en commun, ou à ceux qui n’ont pas d’autre moyen de se rendre au travail en raison de leurs horaires. Pendant deux ans, la prime serait ouverte à « l’ensemble des salariés engageant des frais de carburant ou des frais d’alimentation de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogène pour leurs déplacements entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail », précise l’exposé des motifs du projet de loi.

Cumul avec la prime vélo

Comme il n’est pas question de décourager ceux qui font aussi du vélo pour aller au travail, cette hausse du plafond de la « prime transport » se traduit par une hausse parallèle du cumul avec le « forfait mobilités durables », de 500 à 700 euros par an.

Cumul avec la prise en charge obligatoire de 50% des titres d’abonnement de transports en commun

Le gouvernement a également envisagé les cas où les salariés prennent leur voiture, plus un train, un bus ou un métro : il souhaite lever pendant deux ans la condition de non-cumul entre la prime transport et la prise en charge obligatoire par l’employeur de 50 % du prix des titres d’abonnement de transports en commun.

TotalEnergies : 20 centimes de remise par litre de carburant

TotalEnergies reprend l’offensive. Le pétrolier a annoncé une nouvelle ristourne sur le prix de ses carburants à la pompe. Sous la pression, il avait déjà annoncé une telle mesure ces derniers mois, avec 12 centimes de remise offerte par litre acheté cet été dans ses 120 stations-service d’autoroute. Désormais, le coup de pouce du pétrolier concernera l’ensemble de ses stations-service en France. Mise en œuvre à partir de début septembre, elle sera dégressive jusqu’à la fin de l’année : une baisse de 20 centimes d’euros par litre entre le 1er septembre et le 31 octobre est prévue, puis une baisse de 10 centimes d’euro par litre du 1er novembre au 31 décembre.

Une mesure à environ 500 millions d’euros

TotalEnergies précise que « les baisses de prix s’appliqueront dès le premier litre acheté, sans limite de montant, pour tous les carburants pétroliers vendus en stations et s’ajoutent à la remise mise en place par l’Etat ». De son côté, le gouvernement a par ailleurs prévu une aide de 18 centimes par litre pour aider les Français à faire face à la flambée des prix du carburant. Cette aide doit passer à 12 centimes en octobre puis à 6 centimes en novembre, avant de disparaître le mois suivant.
Le groupe pétrolier ne chiffre pas l’impact attendu de cette mesure mais indique vendre chaque année 10 milliards de litres de carburants en France. Selon nos calculs, cela pourrait donc représenter un manque à gagner d’environ 500 millions d’euros.