Salaires supérieurs à 1 million d’euros : record de banquiers millionnaires chez Société Générale, BNP Paribas, Barclays et Deutsche Bank
Selon le quotidien Les Echos, BNP Paribas compteraient 292 banquiers millionnaires, Société Générale 111 collaborateurs millionnaires de part leurs salaires annuels. Le secteur des banques ne connaît pas la crise.
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Salaires supérieurs à 1 million d’euros
Tout travail mérite salaire. Que doit-on faire pour mériter un salaire de 1 million d’euros par an ? Sans doute atteindre des objectifs extrêmement difficiles à atteindre ? Pas forcément. Ce niveau de rémunération de 2021 est lié à une année exceptionnelle, qui ne se reproduira sans doute jamais. L’année 2021 a été une année hors du commun pour les marchés financiers. Après les confinements à l’échelle de la planète, une reprise économique sans précédent, dont la planète ne s’est toujours pas remise du reste, expliquant en partie cette inflation galopante. Et les banques rémunèrent largement leurs cadres à succès.
Société Générale, se retire de la Russie
Loin de la polémique ESG et d’un positionnement pour le moins discutable de la Société Générale depuis tant d’années, la banque en rouge et noir vient d’annoncer une perte financière de plus de 3 milliards d’euros liée à sa sortie de Russie. Mais d’un autre côté, la banque se félicite de ses collaborateurs et a ainsi fait état d’une véritable envolée du nombre de ses banquiers millionnaires pour l’année 2021. Dans son rapport publié vendredi sur la rémunération des banquiers preneurs de risque (Les « Material risk takers » qui engagent le bilan de la banque), quelque 111 banquiers, soit plus du double de 2020 (44) ont perçu une somme supérieure à un million d’euros. Du jamais vu depuis 2016. Sur ce total, quelque 48 sont concernés en France (contre 23 en 2020).
Comme un parfum de scandale avec ces labels ISR, critères ESG, article 8 (SFDR), ces fonds labelisés investissant en Russie ou en Chine... Les épargnants, de braves pigeons ?
La Banque de la Défense, parcimonieuse ces dernières années, a aussi revu largement à la hausse l’enveloppe de bonus de ces financiers l’an passé. Quelque 569 salariés « preneurs de risque », en majeure partie au sein de la banque d’investissement, ont perçu 197,3 millions d’euros. Jamais là aussi, ils n’avaient été aussi peu à se partager autant. Cette politique s’explique par les résultats historiques de la banque l’an dernier, en particulier dans ses activités de marché.
Frédéric Oudéa lui-même, le directeur général de Société Générale, s’est vu attribuer une rémunération de 3 millions d’euros au titre de 2021, un chiffre en hausse de 34 % sur un an.
BNP Paribas, une inflation salariale hors du commun
Même tendance chez BNP Paribas, qui bat son record de 2020 lors du Covid. La banque a dénombré 292 banquiers millionnaires l’an dernier (contre 222 en 2020), dont 58 en France (contre 36 en 2020). Un sommet depuis 2014. Un plus petit nombre de banquiers preneurs de risques se sont là aussi vu accorder un montant record de bonus depuis la même date : 549,6 millions d’euros distribués à 1.214 personnes.
Barclays & Deutsche Bank, encore plus généreuses
Les deux banques françaises sont cependant loin de faire exception en Europe. Barclays a même ravi à Deutsche Bank la palme de la banque la plus généreuse. La banque britannique compte 700 banquiers millionnaires. L’an dernier, elle a presque triplé son bénéfice, grâce à la baisse de ses provisions et à la performance de sa banque d’investissement. Elle est également très présente, comme la banque allemande, aux Etats-Unis, où la concurrence sur les rémunérations est très forte. Elle affiche ainsi deux fois plus de banquiers millionnaires que BNP Paribas… tout en générant un bénéfice nettement inférieur à celui du groupe français (7,6 milliards d’euros contre 9,5 milliards en 2021). De son côté, Deutsche Bank, très généreux ces dernières années a, au contraire, serré la vis. Le nombre de banquiers millionnaires chute dans ses rangs de 24 %, à 520. Ce chiffre est supérieur, là aussi, au nombre recensé chez BNP Paribas, alors que le bénéfice de la banque allemande est 3,7 fois inférieur à son concurrent français.